L’auteure danvilloise Amélie Dubois lance un seizième roman humoristique en carrière, cinquième de la série «Ce qui se passe à…». Ce qui se passe au camping reste au camping! revisite avec humour tous les clichés du fameux loisir à saveur touristique et transporte les personnages dans une série d’aventures tout aussi comiques qu’improbables.

Si l’ouvrage publié chez Les Éditeurs Réunis est autonome pour un premier lecteur, ceux qui ont lu la série «Ce qui se passe à…» reconnaîtront Caroline, Katia et Vicky, cette fois assorties de leurs compagnons de vie. L’idée d’un voyage en Ontario, en camping traditionnel, leur fait vite réaliser que la réalité est bien loin de la simple nature bucolique et des paysages tranquilles. «Cette série-là, c’est trois profs au secondaire qu’on retrouve toujours pour une courte aventure», dit Amélie Dubois. 

L’auteure vient de franchir la barre des 100 000 exemplaires vendus pour le premier de la série Ce qui se passe au Mexique reste au Mexique!

Avec son humour toujours aussi présent, l’auteure invite le lecteur (lectrice, en fait) à lire le prologue — au style documentaire sur le phénomène du camping — avec le ton de Charles Tisseyre. Il n’en faut pas plus pour pouffer de rire à la première ligne au constat de l’absence totale de sérieux, si ce n’est le ton, tout au long du texte. La table est mise pour 400 pages de folie.

Interrogée à savoir quel passage était son préféré, Amélie Dubois propose : 

Au moment où ils tentent de franchir l’enceinte de l’entrée, la femme ordonne de la main aux campeurs d’attendre un peu.

— Il y a un petit prix d’entrée pour nous aider à payer l’orchestre.

— On campe ici, s’étonne Vicky.

— Pour les locateurs non résidents, non saisonniers et non permanents, c’est 2,25 $; pour les locateurs résidents, mais non permanents, saisonniers ou non, c’est 1,75 $; pour les locateurs non résidents, mais permanents et saisonniers, c’est 1 $; pis pour les locateurs résidents, saisonniers et permanents, c’est gratuit à condition de participer aux corvées au moins deux fois dans l’été, sinon c’est 1 $ aussi. Si vous recevez du monde, c’est 3,25 $ pour les visiteurs résidents et 5,75 $ pour les visiteurs non résidents. Pis, ben comme d’habitude, c’est toujours gratuit pour le gagnant du tournoi de dards annuel ainsi que sa famille, pour un maximum de quatre personnes : deux adultes, deux enfants, non transférable.

Les campeurs la dévisagent, en grande confusion quant à leur propre identité.

— Je saigne du nez, ostie, grommelle Katia entre ses dents et en bon français.

— Je sais même plus qui je suis, brame à son tour Vicky.

«Ça n’a pas de bon sens comme c’est compliqué et ça pourrait être tellement simple. Et il y a une hiérarchie dans les campings. Il y a tous ces codes-là. C’est tout le fonctionnement de microsociété qui me fait rire.»

Les clichés reliés au camping sont nombreux et Amélie Dubois se fait un délice de tous les mettre en lumière : «Si le cliché en est devenu un, c’est qu’on peut s’y reconnaître. J’ai fait l’exercice avec le camping. C’est voulu de ma part que tous les clichés arrivent. C’est mon exercice, mon objectif.»

Le roman d’Amélie Dubois est le cinquième d’une série, mais il est autonome sans avoir lu les ouvrages précédents.

Bonjour les femmes

Dans son ouvrage, Amélie Dubois s’adresse directement à la lectrice, au féminin. «Les chiffres sont là. 85 % des lecteurs de romans de fiction sont des femmes», dit-elle. 

«On apporte souvent mes livres en voyage. Beaucoup vont me dire qu’elles prêtent mon livre à leur chum après. Et ils vont le lire, je ne fais pas de la comédie romantique… c’est de l’humour et ça va les rejoindre aussi. Mais il reste que mes lectrices sont principalement des femmes.»

D’ailleurs, l’auteure elle-même intervient souvent au fil de l’histoire en s’adressant directement au public au moyen de notes en bas de page pour justifier certains passages. Après avoir décrit le réveil de chacun de ses personnages sur un matelas dégonflé, Amélie Dubois insère : «Je sais, c’est redondant, mais j’ai pas le choix. Quelqu’un a déjà dormi sur un matelas gonflable qui ne dégonflait pas durant la nuit? Ah, ben voilà! Je me dois d’être réaliste.»

Amélie Dubois lance en parallèle un livre pour enfants, Mali et le raton poltron, lui aussi sur le thème du camping.